C'est en assistant au spectacle de Robert Lepage à Québec que j'ai pris conscience de la somme colossale de travail investi dans la réalisation du Moulin à images. Plus de 70 artisans et techniciens ont collaboré à ce projet immense pour nous divertir et nous émerveiller durant 45 minutes. Plus de 34, 000 $ par représentation. L’ensemble fait 600 mètres de long par 30 mètres de haut et compte 81 silos. 27 projecteurs vidéo de 20 000 lumens chacun permettent de diffuser sur les façades sud et ouest de la Bunge des millions de pixels. 238 appareils d’éclairage dont 203 au LED et 329 haut-parleurs permettent au public de vivre ce spectacle unique de plusieurs sites de Québec : du Château Frontenac au Complexe Marie-Guyard, de la rue des remparts aux quais du Bassin Louise, d’Espace 400e à la rive-sud du St-Laurent.
Deux semaines de vacances dans les Maritimes m'ont permis de découvrir les artistes du Nouveau Brunswick et de la Nouvelle Écosse . L'esprit communautaire est très présent chez tous les artisans que j'ai rencontrés sur mon chemin, surtout les acadiens. Ils sont fiers et protègent leur identité culturelle en arborant leurs couleurs partout où ils le peuvent. Une goutte d'eau francophone très colorée dans un océan anglais bleu foncé... La culture fait partie intégrante du décors et de la vie. La distinction entre amateur et professionnel y est ténue. Beaucoup d'artistes amateurs se produisent dans les festivals et les fêtes à l'extérieur. Il n'y a peu de programmes de soutien aux artistes.
De retour à Lavaltrie le 2 septembre, il y a du pain sur la planche: Une politique culturelle à rédiger, la maison des contes à aménager et animer, la galerie virtuelle, le salon des artistes, etc...Je dois déposer mon plan d'action la semaine prochaine et y prévoir les budgets pour 2009.
Aucun artiste ou artisan n'est venu me présenter un projet personnel ou une idée de projet collectif. Niet, nada... (Par contre, le comité de la Maison Staunton a soumis de belles idées de développement)
L'entente spécifique en culture ne sera signée qu'après le dépôt de la politique culturelle et l'adoption du plan d'action. Je crois que le comité aura également fort à faire pour produire un document rassembleur, cohérent et stimulant pour les artsites et la population. C'est notre plus grand défi d'ici 2010. Prouver que la culture représente un moteur de développement important et incontournable. Ce n'est pas gagné d'avance. Plusieurs y croient, d'aucuns sont septiques et d'autres totalement fatalistes. Il est certain que l'argent ne tombera pas du ciel fédéral. Les 45 millions de coupures touchent les programmes de développement reliés à l'identité et aux fêtes locales. Il faut donc miser sur l'entente de développement culturel et bien cibler nos actions prioritaires.
Les dépenses en culture et en loisirs seront en baisse pour les prochaines années. La médiation culturelle semble faire partie de la nouvelle orientation du ministère de la culture et des communications pour la prochaine décennie.
Il reste deux ans au mandat VVAP avant un possible renouvellement. Une élection fédérale, une élection municipale et un changement à la direction régionale du Ministère (3L) risque d'apporter une nouvelle dynamique entre les partenaires. Le réseau VVAP fête ses dix ans en octobre 2008. Beaucoup d'orientations peuvent changer. Il est certain qu'à titre d'animateur-coordonnateur au développement culturel, mon rôle est de stimuler, concerter et soutenir les initiatives pour éventuellement coordonner les activités générer par les groupes artistiques et culturels. Je peux y participer également mais ce n'est pas inscrit dans mon mandat, je le fais à titre d'artiste, c'est là ma contribution personnelle au développement.
La concertation du milieu, l'implication des créateurs et la participation de la population demeurent la recette gagnante à ce jour.
Je crois que le bilan de la première année est réjouissant et positif mais beaucoup reste à faire en culture à Lavaltrie. La collaboration n'est pas encore dans l'ADN des artistes. Les initiatives se comptent sur les doigts de la main d'un mancho. La culture à Lavaltrie ne se résume pas à la présence d'un agent culturel. Je ne peux pas porter le développement de la culture de Lavaltrie sur mes épaules. Le secteur culturel ne pourra prendre de l'ampleur et grandir sans la présence des artistes et des artisans. Leurs idées, leurs passions, leurs visions et leurs créations. Les initiatives doivent provenir du milieu culturel si non votre art et notre culture resteront ignorés dans les studios, les ateliers, les salons et les sous-sos de Lavaltrie...
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