mardi 22 juillet 2008

C'est quoi le slam ?


Il y a évidemment autant de définitions du slam qu’il y a de slameurs et de spectateurs des scènes slam.

Pourtant il existe, paraît-il, quelques règles, quelques codes :
  1. Les textes doivent être dits a cappella ("sinon c’est plus du slam" ?)
  2. Les textes ne doivent pas excéder 3 minutes (oui mais quand même des fois, c’est 5 minutes…)
  3. Dans les scènes ouvertes, c’est "un texte dit = un verre offert" (sauf quand le patron du bar n’est pas d’accord…)

Bref, loin de toutes ces incertaines certitudes, le slam c’est avant tout une bouche qui donne et des oreilles qui prennent. C’est le moyen le plus facile de partager un texte, donc de partager des émotions et l'envie de jouer avec des mots.

Le slam est peut-être un art, le slam est peut-être un mouvement, le slam est sûrement un Moment… Un moment d’écoute, un moment de tolérance, un moment de rencontres, un moment de partage.

Enfin bon, moi je dis ça…

Grand Corps Malade
Écoutez grand corps malade
Regardez grand corps malade


Dimanche 27 juillet à 19h30: Slam: Ami Karim (scène extérieure) Venez vivre les fameuses soirées SLAMALEIKUM du Café culturel de St-Denis où chaque dimanche Grand corps malade, petit Nico, John Pucc et Ami Karim laissent voguer leur poésie. Plan de la soirée : 19h30 : initiation à l'écriture Slam, 20h30 : spectacle de Ami Karim, 21h15 : scène ouverte animé par Ami Karim. Recevez une consommation gratuite pour votre participation. Ne manquez pas cette chance de rencontrer l'un des icônes de la scène Slam en France!


Le slam, c’est de la poésie urbaine issue de la classe populaire. Le mouvement slam est assez récent en France, comme l’explique Ami Karim. Il a pris naissance à Chicago à l’initiative d’un certain Mark Smith qui désirait rendre la poésie accessible aux gens des milieux populaires.

Arrivé en France en 1998, le slam s’est d’abord développé dans les quartiers populaires de Paris. Les Français y ont pris goût, de sorte qu’on retrouve des soirées de slam chaque soir un peu partout en France.

« C’est un mouvement participatif. Les gens y viennent pour dire des choses et entendre les textes des autres », explique Ami Karim., ajoutant que des groupes de tout âge y prennent part.

« C’est transgénérationnel. C’est l’une des grandes forces du slam que de pouvoir toucher tout le monde. » Le 27 juillet, Karim propose une rencontre où il fera connaître l’approche de ce mouvement. Non pas un atelier d’écriture mais plutôt un regard historique, une discussion. « C’est une forme de poésie qu’ont veut rendre accessible à tous. » Ami Karim n’aime pas se définir comme poète. « S’autoproclamer poète, c’est ultra prétentieux. Si les gens associent ce que je fais à la poésie, j’suis heureux, mais moi, vous ne m’entendrez jamais dire que je suis poète. » Pourquoi cette humilité M. Karim? « La poésie relève plus du domaine de l’onirique, de la métaphore. Moi, j’écris des textes avec des mots tout simples » Âgé de 31 ans, Ami Karim a lancé son premier album en 2006, après avoir bien réfléchi et consulté sa famille. Muni d’un diplôme en littérature, option cinéma, il occupait alors un emploi dans le secteur de la téléphonie. « Mais, est-ce que cela va intéresser les gens ce que je raconte dans mes textes, me suis-je demandé lorsqu’on m’a proposé de faire un album. » Il semble que oui, puisque Karim a tout lâché pour se consacrer à cet art en pleine émergence. « C’est devenu ma vie maintenant. L’intérêt pour le slam a tellement grossi que je ne m’inquiète plus pour lui. » C’est la deuxième fois qu’Ami Karim vient au Québec. Il avait accompagné Grand Corps Malade, un autre adepte du slam qui est maintenant très populaire en France et dont le nom circule de plus en plus au Québec. Karim a d’ailleurs inclus à son album un texte-chanson enregistré avec GCM.

Pendant ce séjour en 2007, Ami Karim a fait une rencontre artistique qui l’a profondément touchée. Une poétesse tout comme lui : Lynda Lemay. « C’est une slameuse qui chante. Le jour où j’ai entendu sa chanson « La centenaire », elle a eu mon cœur. » « Pour moi, Renaud et Lynda Lemay, c’est ce qui se fait de mieux dans la chanson française », lance spontanément le slameur. Le 19 juillet dernier, à Lavaltrie, il assistait à son quatrième concert de la chanteuse québécoise.

Si le slameur est si touché par Lynda, c’est qu’il pratique son art un peu avec la même approche. Exprimer les choses de façon authentique. Il travaille ensuite la forme pour rendre ces mots « plus digestifs » comme il dit. « Il faut travailler la forme. Si on agresse les gens ou on les culpabilise, ils n’écoutent pas le message.

Et des choses à dire, Ami Karim en a. Sa mère étant française et son père Algérien, Karim a souffert d’un manque de sentiment d’appartenance. « Métis, t’es ni l’un, ni l’autre et c’est plus dur quand t’es plus jeune. On me criait : sale Arabe mal blanchi. La France est très conservatrice, mais ça se débloque actuellement. » Élevé à Saint-Denis, en banlieue parisienne il a souvent entendu sa mère parler de divers problèmes sociaux, car celle-ci travaillait dans une ONG. Puis son père a connu une grande pauvreté avant d’émigrer en France. Métis même par l’écart de classe entre ses parents, car maman était issue d’un milieu bourgeois.

« Tout ce qui me touche, j’ai du mal à le dire. Je préfère l’écrire. Les choses dures, c’est difficile d’en parler. » Ami Karim a hâte au 27 juillet. Et il est content d’être au Québec. Il y est venu avec sa bande. « Le Québec est devenu un endroit incontournable pour la culture », fait remarquer le slameur avant de quitter rapidement pour ne pas manquer le début du show de Lynda.

« C’est transgénérationnel. C’est l’une des grandes forces du slam que de pouvoir toucher tout le monde. »

Ami Karim