mercredi 21 mai 2008

Les Médiévaltries de Lavaltrie, le 23 août 2008 si Dieu le veut !


Jean-Sébastien, Johanne, Michel, Sonia et Danny vous convient à une fête médiévale où l'art oratoire, le manger et le boire de même que les métiers d'art du feu et de la terre se côtoieront pour le plaisir de titiller tous vos sens. Jonglerie, amour courtois, duel chevaleresque seront au menu de cette faste journée. Allons faire bombance et ripaille à la bonne adresse, celle de nos amis Jean-Sébastien dit le Martin (pêcheur s'il en est un) et Simon son fidèle écuyer. Cette festivité réclame de chacun une tenue pleine d'élégance, belles chaussures et beaux vêtements, aller galamment. Je vous laisse sur une histoire vraie qui raconte les misères et les tourments d'une âme troublée par les plaisirs terrestres, pour connaître la suite et le dénouement, venez nous faire votre boniment, le 23 août (solitairement ou avec accompagnement).

Il était une fois un riche chevalier dont la vie cheminait de plaisir en plaisir. En fait, elle courait de pêché en pêché. Car le chevalier ne respectait pas Dieu, ne craignait pas le Diable et ne se souciait pas de son salut. Il commettait toutes sortes de mauvaises actions allant même jusqu'à faire gras le Vendredi, y compris le Vendredi Saint où Son Seigneur avait connu le martyr. Il tuait les pèlerins, dérobait les marchands, n’épargnait clerc ni moine, ermite, ni chanoine, ni nonne ni converse. Il pêchait par tous les moyens connus et défendus : par pensées, par actes, par omission, par orgueil, par volonté, par hasard. Quoiqu’il fasse, il pêchait sans repentir...

Allez consulter l'oracle des «Liens moyenâgeux» mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre !

Moniot de Paris
Qui veut amors maintenir
Tiengne soi jolivement,
Car nus ne doit avenir
A fine amor autrement.
Cil qui aime loiaument
Se doit netement tenir
Et belement contenir,
Si avra de s’amie joie
Deus me lest anuit venir
En tel lieu que m’amie voie !

Amors se veut detenir
Par chascun bien cointement :
Beau chaucier et beau vestir
Et aller mignotement
Et contenir sagement.
Qui amors veut retenir
De parler se doit tenir
Vilainement, se Deus me voie.
Deus me lest anuit venir
En tel lieu que m’amie voie !

Braz estroitement laciez
Doit li fins amanz avoir
Blans ganz, piez etroit chauciez,
Netes mains ; si doit savoir
Que, s’il a petit d’avoir
Soit cortois et renvoisiez.
Lors ert d’amors essauciez
Et s’avra de s’amie joie.
Deus me lest anuit venir
En tel lieu que m’amie voie !

Net chief, cheveus bien pigniez
Doit li fins amis vouloir ;
Beaus sorciz, dens afetiez
Ne doit metre en nonchaloir
Riens ne li puet tant valoir
Les ungles nez et deugiez,
Le nez souvent espinciez.
Lors avra de s’amie joie.
Deus me lest anuit venir
En tel lieu que m’amie voie !

Soit courtois et enseigniez
Fins amis vers tote gent ;
Euz nez, blans dras et nez piez
Et bel acointement,
Et parot cortoisement ;
Si en sera melz prisiez.
Ja nus hons n’ert d’amors liez
Qui vilainement se contoie.
Deus me lest anuit venir
En tel lieu que m’amie voie !

La ballade des pendus de François Villion
Frères humains, qui après nous vivez,
N'ayez les coeurs contre nous endurcis,
Car, si pitié de nous pauvres avez,
Dieu en aura plus tôt de vous mercis.
Vous nous voyez ci attachés, cinq, six :
Quant à la chair, que trop avons nourrie,
Elle est piéça dévorée et pourrie,
Et nous, les os, devenons cendre et poudre.
De notre mal personne ne s'en rie ;
Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre !

Se frères vous clamons, pas n'en devez
Avoir dédain, quoique fûmes occis
Par justice. Toutefois, vous savez
Que tous hommes n'ont pas bon sens rassis.
Excusez-nous, puisque sommes transis,
Envers le fils de la Vierge Marie,
Que sa grâce ne soit pour nous tarie,
Nous préservant de l'infernale foudre.
Nous sommes morts, âme ne nous harie,
Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre !

La pluie nous a débués et lavés,
Et le soleil desséchés et noircis.
Pies, corbeaux nous ont les yeux cavés,
Et arraché la barbe et les sourcils.
Jamais nul temps nous ne sommes assis
Puis çà, puis là, comme le vent varie,
A son plaisir sans cesser nous charrie,
Plus becquetés d'oiseaux que dés à coudre.
Ne soyez donc de notre confrérie ;
Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre !

Prince Jésus, qui sur tous a maistrie,
Garde qu'Enfer n'ait de nous seigneurie :
A lui n'ayons que faire ne que soudre.
Hommes, ici n'a point de moquerie ;
Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre !

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